Question de l'engagement des professeurs

La question de l'engagement des professeurs se pose de manière récurrente sur les différents sites dédiés au blocage. Quelle est votre opinion personnelle sur ce sujet, que vous soyez enseignant ou étudiant ?

Pour ma part, je voudrais simplement signaler que certains enseignants se battent mais se heurtent à la censure, comme en témoigne ce mail que j'ai reçu récemment d'un de mes professeurs, mail qui a été relayé sur Indymedia

Vous vous rappelez sans doute qu'une motion (celle de “Sauvons l'Université“), appelant à suspendre immédiatement l'exécution de la loi LRU et à engager une concertation avec toute la communauté universitaire, que cette motion, donc, a été votée par l'UFR de Lettres modernes : elle devait être lue le lendemain au C.A. Elle ne l'a pas été. Ci-dessous, en bleu, la réponse que je reçois à ce sujet (de la part de quelqu'un qui n'y peut rien.)

Le Président, à une question posée en CA, à propos des deux votes étudiants qui ont eu lieu lundi dernier, a rappelé que le portail était le support d'informations officielles de l'Université et seulement concernant les organes de l'Université les AG des conseils d'UFR n'étant pas des organes constitutifs de l'Université

La motion n'a pas été lue, courcicuitée de fait par une motion demandant l'abrogation de la loi (une partie du SNESUP) issue de l'AG des personnels de l'Université, laquelle n'a pas été mise au voix (un pour, 3 refus de vote, le reste en contre)

Ce pour vous que sachiez à quel point il est difficile aux enseignants d'agir de manière efficace et visible, et pour que vous mesuriez à quel point de censure on en est (censure ou auto-censure ou lâcheté ou autre…).

La voix des enseignants est non seulement étouffée à la fac, et il serait pourtant important que l'administration et la présidence leur permettent de s'exprimer, et surtout invitent, ou plutôt incitent les étudiants à écouter leur(s) point(s) de vue. Le véritable problème, que l'on connaît malheureusement assez bien, est que les médias n'aborde même pas le sujet. Bien au contraire, ils réduisent le mouvement au blocage qui serait, selon eux, l'expression unique d'étudiants d'extrême-gauche. Cette volonté d' "extrêmiser" ceux qui s'opposent à cette loi est tout simplement écoeurante, quand on observe la réalité des choses : la plupart des étudiants que je connais et qui rejettent la loi de Mme Pécresse ne sont pas d'extrême-gauche. Une fois de plus, on agite la marionnette de l'extrêmisme censée faire peur au peuple (du moins, quand il s'agit de l'extrême-gauche, car sans entrer dans les détails, tout le monde sait où M. Sarkozy a puisé une bonne partie de son électorat). Ce bâillonnement des enseignants est tout simplement dégoûtant, c'est pour cela qu'il est hors de question que le mouvement s'arrête maintenant, malgré les impératifs du premier semestre. Il me semble en effet, que Mme Pécresse n'a pas invité les enseignants à sa "table ronde". Peut-être oublie-t-elle qu'il n'y a pas que des étudiants à l'université...